mercredi 28 septembre 2011

         LE TEMPS

Le temps  s’est déguisé en fleur
Laissant petite graine pour le printemps suivant
La roue du temps des printemps

Le temps qui s'impatiente rameute ses grelots,
Fait trépigner l'enfant et sonner le coucou
 Le temps d'un instant fou

Le temps se perd aux portes refermées
De la glace et du vent pour quelque sous d'argent
Le temps que l’on attend

Le temps s'étire comme  fil sans fin
Sur pelote échappée de nos doigts exigeants
Le temps qui sépare des amants

Vient un temps gribouilleur d'avenir
Qui se fait désirer puis vous plonge au néant
D'où renaîtra   le temps d'un rire d'enfant

 La mer  recommencée;  le sillon dans les champs 
 La rencontre imprévue filant au firmament
 Y implanter l'espoir, l'espoir d'un autre temps.

M.L. 2006

lundi 26 septembre 2011

SUR LA ROUTE.


Quand les enfants s’en vont
Les mères n’ont rien à dire
Et plus grand-chose à faire
S’étonner cependant
Absurdement.
Quand il n’y a rien d’étonnant
Rien n’étonne les enfants
Ils vont devant
Les autres sont derrière.

Et la route s’étire à ne plus voir
Devant. A ne plus voir derrière.

 
La marche se raidit
L’air épais estompe les couleurs,
On rit, on pleure on grignote des dents
On repeint la façade, on fait signe à travers

Et ça leur fait tout simple à nos enfants
Tout gentiment : ils sont bien nos parents.

Ils vont par les chemins, traversent les frontières
A petits pas souriants.

Puis ils dorment longtemps. Parfois dans leur sommeil
Leur vient un rêve de lumière,
Ils crient, ils crient :
Attendez-moi, attendez-moi,
J’n’en ai pas pour longtemps.

                                                                                     M.L. 1994. 

samedi 17 septembre 2011

Rencontre

Je revenais distraite, le pas indifférent,
Laissant mes yeux au vague et ma pensée au vent
Il est de jolies choses parfois sur le chemin....
Une boule de gui en les mains d'un gamin…

Dans ce rayon d'hiver, j'allais passer ravie
Mais le môme ayant lu dans mes yeux quelque envie
- Ô douce surprise-me tendit un rameau
Puis s'envola joyeux comme eût fait un moineau

Ô que je voudrais que parfois en chemin
Chacun tout comme moi, rencontre ce gamin.

           M.L.    Déc.. 2010

                               

mercredi 14 septembre 2011

Poème pour tous et pour ma jacinthe






Des monts et merveilles, des mots et merveille,Des maux et merveilles
Merveilles des merveilles.L’ amer veille  tout au fond d’ ma mer
L’amer  de nos maux
Remplissant  tonneau damné, tonneau  Danaïdes
L’hydre  de nos défauts cachés bien au chaud.

Une fleur timide hausse son chapeau 
 Et ça m’intimide comme un chant nouveau
Le même que ma mère
Sortait des roseaux
Pour faire une barque à lancer sur l’eau
Bateau de papier ou voilure d’acier  
C’est toujours le même   ce petit oiseau
Qui vient se percher
Sur l’espoir nouveau

  ML  Déc 2006

samedi 10 septembre 2011

La grande marguerite des champs

                  Elle était née un jour dans une grande prairie. Elle n’était pas laide du tout, pas d’une spéciale beauté non plus, pas avec ce teint de transparence qu’on voit à la chair des roses dans la première lueur du matin. Entourée de hautes herbes vigoureuses, solidement ancrée dans la terre nourricière par une longue racine, elle n’était pas fragile non plus.

Elle regrettait seulement de ne pouvoir voyager, mais l’hirondelle qui venait d’arriver lui dit combien c’était fatigant et plein de dangers.
 Elle aurait bien voulu savoir chanter comme le vent, mais le grillon lui dit que la pluie abat grand vent et qu’il pleure bien souvent.
 Elle aurait bien voulu épouser le coquelicot.Il n’était pas de son monde, fier et éphémère il disparut sitôt venu.

De tout petits moucherons venaient parfois jouer autour de sa corolle et leurs arabesques si jolies la distrayaient un instant.
Un jour un gros bourdon doré vint lui rendre visite. Riche et somptueux, elle succomba à son charme mais quel fardeau pour son mince pétiole ! Elle fit ce qu’elle put pour ne pas se courber dangereusement.  Pourquoi n’était-elle pas forte et opulente comme la grosse fleur de pissenlit qu’il lui préféra ? . .
 C’est alors qu’un joli papillon la frôla d’un geste amoureux. Quel bonheur ! Quelle délicatesse que ses pattes de velours ! Elle lui offrit un peu de son pollen.

Quand il eut bien pillé son nectar, ses réserves d’eau et de miel,il s'en alla sans un adieu.

vendredi 9 septembre 2011

L’ECOLE en devenir

                                                  
                      
La récréation est terminée
Les grands érables ont pleuré
Toutes leurs feuilles arrachées
 Par le grand vent qui s’est levé.
Petits enfants il faut rentrer.
La salle est là  où sont rangés
Tous les savoirs de tes aînés.

Vous mes petits selon la norme
Le dos courbé,  faut recopier.  
Malgré la flamme qui s’allume
Les  mots d’amour, des mots de paix,
Chacun emporte son secret.
Toujours au fond de l’encrier.………………
Reste une mouche qui s’est noyée

Rien ne pourra se partager
Ni la lumière d’une pomme
Ni le luisant d’une étincelle
La vie, les sous, le miel
Ni l’art et la pensée
Ni l’art d’aimer.
Récréation est terminée.
La rose bientôt sera  fanée

Quand les marchands du temple
Auront gagné.

mercredi 7 septembre 2011

SURREEL.


L’usure des jours, l’usure du temps.
L’usure des pensées.
La mise à jour, la mise à nu...

Sous la couche pensante des concrètes années,
Sous la bande d’usure de nos cerveaux anciens,
Surchauffée, engorgée, truffée de boursouflures.
Parasitée et pour finir nécrosée,

Vit le suc résiduel, vierge de ce
Qui n’est pas venu au jour,
N’est pas venu au clair,
Vierge de toute raison,
De toute connaissance, de claire sensation.

Ça ressemble à l’enfant dont l’âme n’est pas née,
Ça ressemble au trésor des vérités cachées
Et ça fait quelquefois une grande flambée
Jaillie d’une étincelle qui perce du Néant
Les impasses sacrées.

 M.L 2009

samedi 3 septembre 2011

MES PAQUETS






 
Mes Paquets
J’étais, j’allais, je voulais
Maintenant je fais mes paquets
Je voudrais les faire vite pour avoir fini
Avant la nuit
Mais il me manque toujours un joli papier d’emballage
Joli ou qui convienne mieux, une ficelle un peu plus solide
Je retourne tout, je fais des tas, pas facile de trier, de mettre par catégorie
Jeter un peu, pas trop.
Des paquets je ne sais pas encore où les entreposer
C’est tout noir dans le grenier  et puis, je n’ai même pas de grenier
Mais je fais des paquets.
Parfois je les défais  parce que je ne me rappelle plus ce que j’ai mis dedans
Il faudrait faire des listes
On verra ça demain.

M.L.  2007-10-27


    


 

Les avaleurs

                                                                 
Avaleur de sabre, avaleur de couleuvre
Ou de vipère. Ravaler son chagrin
 Et ravaler ses peurs
 Il suffit de savoir avaler

 Une potion  sans la mâcher
 Avaler sa salive sans s’étrangler
Avaler n’est point goûter
 Mais goinfrerie de mal élevé

 Avaler ses mots n’est point parler
Avec  un brin de distinction et de clarté
Ravaler sa rancœur c’est encore avaler
Avant qu’elle ne vous ressorte par le nez

Ravaler  ses larmes, ravaler ses défaites
 La mer et ses poissons
 C’est toujours dur d’avaler
Ce qui vous reste sur le cœur

 Mais avaler  la poussière des  étoiles
C’est selon la couleur du ciel
Du soleil à l’horizon                                                        
De la  clochette de ton nom


 « C’est un petit  val qui mousse de rayons »
Toutes les étoiles y sont tombées.
Sur la poussière de mes années
Sans y effacer ton nom.

jeudi 1 septembre 2011

JE T'AIME

Ils font tous leur poésie
 Ils disent que la pluie est jolie
 Moi je n’ai dans le cœur qu’une vérité
 Trois mots de rien du tout
Qui s’ont déjà  baladé  partout
Mais je l’ai au fond du cœur
 Ce  je t’aime  à quatre sous
Pimpant comme un sou neuf
Qui n’a jamais servi
Ô mon amour
 J’avais peur qu’il ne  te soit  lourd
J’avais si peur que tes yeux  se ferment
Devant la violence de mon amour
 Des mots de chair et de sang
Que jamais plus ne pourrai plus dire.
Sont restés au fond de mon cœur
 Comme un sou neuf
Qui n’a jamais servi.

quand on est à court de poésie

 
Quand on est à court de poésie
 Mettre dans un chapeau
 Une vingtaine  de mots de la langue française
 A tirer au sort de son imaginaire instantané..
Plus quelques articles ou prépositions si besoin
Ainsi j’ai essayé :
 Mère  fluide  temps  beau  respire  marche  sirop  enfer  toile  belle   et  mûr   de  toi   arrive  amour pourquoi  pas   bleu  soleil  adieu

Adieu  soleil sirop de mon enfer
Le bleu de toile belle respire de toi
Mère fluide pourquoi pas ton amour
 La marche  du  temps  mûr arrive